Interview de RESONANCE novembre 2017
RES 135 Vie des entreprises
Pompes funèbres Sublimatorium Florian Leclerc
Résonance : Pouvez-vous nous rappeler ce qui a présidé à la création de Pompes funèbres Sublimatorium Florian Leclerc, les grands principes qui ont guidé celle-ci ? L’historique du réseau ?
Florian Leclerc : Depuis 1980, la famille Leclerc fait parler d’elle dans le secteur funéraire. Tous les professionnels faisant partie du même groupement familial ont su se développer afin de prendre une place conséquente sur leur secteur. Lorsque mon père, Michel Leclerc, a vendu son réseau, certaines complications spécialement financières, sont apparues ne permettant plus d’être compétitif poussant, des pompes funèbres indépendantes à rechercher une alternative. En 2011, j’ai créé l’enseigne Sublimatorium Florian Leclerc afin de proposer cette alternative. La création de cette marque avait pour but de faire revivre le concept initial de la famille Leclerc et par la suite de le perfectionner.
R : Quelles valeurs défendez-vous ? Qu’est-ce qui vous différencie des autres réseaux ?
FL : En cette période de concentration des entreprises funéraires aux mains d’holdings financières, je défends les valeurs des entreprises indépendantes et des entreprises familiales. L’objectif du groupe SFL est de réunir les entreprises indépendantes sous une même enseigne afin d’en faire un réseau fort capable de réaliser une meilleur compétitivité face aux autres groupements et ce, dans l’intérêt des familles.
Au cours de l’année 2018, nous allons changer les statuts de la société mère afin de permettre aux membres du réseau d’intégrer le capital de la société. Les adhérents du réseau SFL ne travailleront plus pour développer une enseigne mais bien pour participer au développement d’une marque dont ils seront copropriétaires.
R : Quel état des lieux peut-on dresser aujourd’hui des Pompes funèbres Sublimatorium Florian Leclerc (évolution depuis le début, nombre de franchisés et d’agences en propre, répartition géographique, etc.) ?
FL : La première agence à mettre l’enseigne SFL fut une entreprise familiale créée par Monsieur et Madame Chevalier. En 2012, leurs deux agences de Béziers et Narbonne sont passées sous l’enseigne. A ce jour, le groupement SFL compte une trentaine d’agences sous concession d’enseigne dont une m’appartenant en propre à Nice.
Courant septembre nous avons inauguré avec Monsieur Damien sa nouvelle agence à Avignon, rue du cimetière ; prochainement nous inaugurerons la nouvelle agence de Monsieur Sarrazit à Marseille, et cinq autres ouvertures sont prévues sur Antibes, Montpellier, Nîmes, Valbonne et Nancy.
L’année 2018 apporte de nouvelles perspectives avec la fin de nombreux contrats d’autres enseignes. Nous voulons nous placer comme une vraie alternative pour les entreprises qui ne sont plus en phase avec leur réseau et qui recherchent désormais un réseau se rapprochant davantage de leurs valeurs.
R : Comment appréhendez-vous le marché tel qu’il se présente aujourd’hui avec notamment les regroupements d’enseignes, ceux-ci ayant pour résultat l’apparition d’une concentration d’une partie des pompes funèbres dans deux principaux groupes ?
FL : La concentration des entreprises funéraires n’est, à mon avis, pas un problème pour les pompes funèbres ou les marbriers, mais il s’agit d’un vrai problème pour les familles en deuil et également pour tous les fournisseurs. On retrouve dans certaines grosses agglomérations 90% des pompes funèbres faisant partie de ces deux groupements, créant un « duopole » caché aux yeux des familles (car les agences ne sont pas sous la même enseigne). L’histoire nous prouve que ces positions monopolistiques ne sont pas en faveur des consommateurs en particulier sur le montant final de la facture.
Les fournisseurs sont également impactés par ces regroupements car leur nombre de clients se réduit et le nombre de prospects se réduit également. La part de marché réservée aux fournisseurs non référencés diminue et va continuer à diminuer si le rachat massif à coup de millions reste la ligne directrice de ces deux groupements financiers.
Cette concentration va donc impacter l’innovation car ces groupements n’auront plus besoin de se surpasser et les fournisseurs n’auront plus les moyens d’investir dans la recherche et le développement.
R : Sachant que, malgré cela, il existe encore de nombreux indépendants et des réseaux à taille humaine, quelle place souhaitez-vous tenir dans cet ensemble ?
FL : En effet, de nombreux entrepreneurs ont fait le choix de se développer, seul ou de manière groupée, au niveau départemental ; néanmoins, je constate que de plus en plus souvent ils souhaitent faire appel à une enseigne nationale afin de s’implanter plus facilement dans des villes dépassant les 50 000 habitants. Nous restons ouverts aux demandes qui nous sont faites afin de trouver la meilleure solution à leur projet.
Nous travaillons actuellement sur une problématique récurrente des personnes souhaitant créer leur entreprise ou bien racheter une entreprise de pompes funèbres, c’est-à-dire le manque de financement. Ce problème bien trop fréquent nous amène, maintenant que le réseau SFL peut se le permettre, à travailler sur un fonds dédié aux personnes motivées manquant d’apport financier. Ce fonds permettra de répondre à deux problématiques, d’une part l’accompagnement des futurs entrepreneurs dans la création de leur entreprise ou dans le rachat d’une entreprise, et d’autre part l’accompagnement de nos adhérents dans leur processus de départ à la retraite et donc de cession de leur entreprise.
R : Quelles sont vos perspectives économiques ?
FL : Nos perspectives sont bonnes, nous allons multiplier le nombre d’agence par deux en 2019. En parallèle, nous travaillons avec nos adhérents sur plusieurs points comme le référencement de nouveaux fournisseurs capables d’une collaboration gagnant-gagnant, la création de vrais sites internet dédiés spécifiquement à chaque agence, une communication maîtrisée entre autres sur le digital, tout cela dans le but de faire progresser leurs chiffres. Il est toujours bon pour une enseigne d’avoir de nombreuses agences encore faut-il que ces dernières développent leur activité et engrangent des profits.
R : Quels sont vos objectifs pour les années à venir ?
FL : Pour les années à venir nos travaux porteront sur la formation et sur son coût afin de former les collaborateurs travaillant dans une agence SFL ainsi que les personnes souhaitant se lancer dans le secteur funéraire. Ils porteront également la modernisation et la personnalisation du cérémonial. Toujours dans le but de répondre aux attentes des familles, nous travaillerons sur la personnalisation des sépultures pour trouver d’autres alternatives au granit.
Nous continuerons à effectuer nos recherches tant au plan technique qu’au niveau commercial et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour conserver la liberté funéraire dans l’intérêt de nos concessionnaires, des fournisseurs et des familles.