L’état de stress post-traumatique est souvent associé aux soldats revenus du combat. Mais les chocs émotionnels et autres déflagrations concernent aussi le commun des mortels. Quels sont les symptômes de ce syndrome ? La perte d’un proche peut-elle chambouler au point de déclarer un état de stress post-traumatique ? 

Aussi tristes soient-ils, la plupart des décès finissent un jour par être acceptés, digérés, et la charge émotionnelle très lourde dans les premiers temps peut se trouver nettement atténuée. Mais dans certains cas, le deuil peut déclencher un traumatisme. On parle alors (logiquement) de deuil traumatique. Ce dernier survient quand « la perte du proche est brutal, inattendu ou que les circonstances du décès étaient violentes ou vécues comme telles », définissent les médecins des Hôpitaux universitaires de Genève.

Comment se traduit un deuil traumatique ?

Les principaux symptômes vont relever « d’un état de détresse intense, de l’évitement de certaines lieux ou situations qui rappellent la perte de l’être cher, d’une remise en question du sens de sa vie, de ses projets, de sa vision du monde, des autres ». La personne concernée va « s’isoler et avoir l’impression de ne plus pouvoir partager ses sentiments. L’image du défunt devient envahissante et surgit à tout moment de façon totalement incontrôlable. Les ruminations sont incessantes et sous forme de reproches. Il existe un sentiment d’étrangeté et d’hostilité envers soi, et envers son entourage. Des symptômes similaires à ceux qui ont causé la perte du défunt peuvent apparaître ». 

Plus que leur intensité, c’est la persistance de ces manifestations dans le temps qui doit vous inciter à consulter.

Quelles solutions mettre en place ?

Si le deuil que vous êtes en train de vivre semble vous avoir plongé dans un état de stress post-traumatique, n’hésitez pas à consulter un spécialiste : votre médecin traitant dans un premier temps, pour pouvoir être adressé(e) à un psychologue ou un psychiatre. L’accompagnement psychologique ou psychiatrique va participer à une meilleure compréhension de la situation, à vous donner aussi un espace neutre dans lequel vous pouvez vous exprimer. Libérer votre parole et recevoir les réponses ou les conseils d’experts peuvent participer à l’atténuation de vos symptômes. 

Une autre technique fait aussi ses preuves : l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocesing, pour désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires). Élaborée en 1987 par la psychologue américaine Francine Shapiro, l’EMDR consiste à agir sur la mémoire traumatique des patients par le biais des mouvements oculaires. L’EMDR a pour effet de « traiter les conséquences psychologiques, physiques ou relationnelles liées à un traumatisme psychique », souligne l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). L’EMDR est reconnue par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme « une alternative valide aux thérapies comportementales et cognitives plus classiques ». Elle fait ses preuves dans la littérature scientifique depuis 25 ans. 

Apparus dans les années 50-60 aux Etats-Unis, les thérapies cognitives et comportementales font aussi leurs preuves dans l’atténuation du stress post-traumatique. Le principe : proposer des mises en situation et exercices pour atténuer la souffrance psychique et aider le patient à remplacer son comportement inadapté et inconfortable (anxiété, phobies…).

Crédit photo: post trauma PeopleImages.com – Yuri A /shutterstock.com

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