Perdre un animal de compagnie peut laisser un vide Ă©norme dans votre quotidien. Le processus de deuil d’un chat, d’un chien ou d’un cheval va-t-il ĂȘtre le mĂȘme qu’un deuil d’un proche humain ? Pourquoi la tristesse n’est-elle pas toujours considĂ©rĂ©e Ă  sa juste hauteur ? Les rĂ©ponses d’IrĂšne Combres, accompagnante spĂ©cialiste du deuil animalier Ă  Morsang-sur-Orge (Essonne). 

Par dĂ©finition les animaux de compagnie partagent notre quotidien, nos rituels, notre routine sans oublier le “prendre soin” permanent en le nourrissant et en l’amenant chez le vĂ©tĂ©rinaire. De vraies petites boules de poils auxquelles certains et certaines d’entre nous s’attachent vĂ©ritablement, Ă©prouvent de trĂšs forts sentiments d’affection.

Ainsi, quand ils dĂ©cĂšdent, les animaux de compagnie laissent souvent leur maĂźtre dans une profonde solitude. TrĂšs peu de gens comprennent en effet  ce qu’ils Ă©prouvent. “La formule ‘ce n’était qu’un chien’ revient souvent dans la bouche de certains interlocuteurs. Ou bien encore “Prenez-en un autre, ça ira mieux ensuite”. Ne prĂȘtez pas attention Ă  ces propos, ne cherchez pas Ă  convaincre de la profondeur de votre chagrin”, atteste Michel Fize, sociologue et fervent dĂ©fenseur de la cause animale.  

Ce sentiment de solitude face au deuil d’un animal, IrĂšnes Combres en sait quelque chose. “Dans ma vie j’ai toujours eu des chiens et des chats, je serai mĂȘme incapable de vivre sans. J’en ai Ă©videmment perdu beaucoup. Et sur mon chemin j’ai rencontrĂ© beaucoup de personnes dans l’incomprĂ©hension totale face Ă  la douleur que j’ai pu Ă©prouver, raconte cette coach spĂ©cialisĂ©e dans le deuil animalier. Je me suis donc documentĂ©e sur le sujet. Ces lectures m’ont permis de me sentir forte dans cette Ă©preuve, de vivre la perte de mes animaux avec plus de sĂ©rĂ©nitĂ© malgrĂ© la douleur”. Par la suite, IrĂšne Combres dĂ©cide d’en faire son mĂ©tier en se formant Ă  l’accompagnement du deuil humain dans un premier temps auprĂšs de l’association Empreintes, avant de se spĂ©cialiser dans le deuil animalier.

IrÚne Combres en vidéo !

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Quelle est la mission de ces accompagnements ?

“Je ne suis pas thĂ©rapeute, mais je suis certifiĂ©e et formĂ©e pour Ă©couter activement les gens sans juger, leur donner des repĂšres en leur expliquant que leurs Ă©motions sont complĂštement normales. En perdant leur animal de compagnie, ils vont traverser toutes les phases du deuil qui ne sont pas spĂ©cifiques Ă  celui des humains et il n’y a aucune honte Ă  avoir”. 

Quelles approches face au deuil animalier ?

On l’aura compris : en exprimant leur ressenti, les personnes se sentent moins seules face Ă  ce sujet qui peut paraĂźtre anecdotique pour beaucoup de personnes. Mais quels conseils donner en particulier ? 

  • Replacer les phases du deuil animalier dans leur contexte : le dĂ©ni (le refus d’accepter la rĂ©alitĂ© de la mort), la colĂšre (souvent tournĂ©e vers les vĂ©tĂ©rinaires, la famille voire l’animal dĂ©cĂ©dĂ©) la culpabilitĂ© (liĂ©e Ă  la responsabilitĂ© du maĂźtre, un sentiment trĂšs fort notamment dans les cas d’euthanasie s ‘il a fallu prendre la dĂ©cision de piquer l’animal), la dĂ©pression (une pĂ©riode souvent brĂšve liĂ©e Ă  la solitude qui se traduit par une perte d’appĂ©tit, des troubles du sommeil et des remĂ©morations envahissantes), la rĂ©siliation (l’acceptation de la perte qui n’empĂȘche pas la tristesse et la capacitĂ© de remettre en perspective le dĂ©cĂšs en reprenant pied dans leur vie)
  • “Souligner le fait que la sociĂ©tĂ© a du mal Ă  admettre qu’un individu Ă©prouve du chagrin ou des Ă©motions trĂšs intenses et qu’ils ne sont donc pas seuls dans cette situation.” Vraiment pas les seuls Ă  faire face Ă  des personnes nĂ©gligeant l’impact de ces pertes a priori bĂ©nignes. Comme le rappelle le sociologue Michel Fize, “il ne faut pas avoir honte de ce chagrin, et encore moins honte de l’exprimer. La peine ressentie est normale. Toute sĂ©paration d’avec un ĂȘtre vivant, qu’il soit homme ou “bĂȘte”, est une tragĂ©die dont on se remet difficilement”.
  • Informer sur le fait que la science reconnaĂźt aujourd’hui le lien affectif parfois trĂšs puissant qui se tisse entre un maĂźtre et l’animal. “Certaines personnes Ă©prouvent mĂȘme des sentiments plus intenses avec leur animal de compagnie qu’avec un autre ĂȘtre humain, poursuit IrĂšne Combres. La perte peut donc s’avĂ©rer plus difficile Ă  vivre”.

En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les personnes en deuil ne viennent voir IrĂšnes Combres qu’une seule fois. MĂȘme si cette derniĂšre reste joignable par sms en cas de coup au moral, et que bien sĂ»r sa porte reste ouverte si les personnes ressentent le besoin de se confier, de dĂ©charger sur un temps plus long.

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Sources

  • – Interview d’IrĂšne Combres, accompagnante spĂ©cialiste du deuil animalier Ă  Morsang-sur-Orge (Essonne), le 29 octobre 2024
  • – Happy End. Comment survivre Ă  la disparition d’un animal de compagnie, les conseils de Michel Fize. ConsultĂ© en novembre 2024 : https://www.happyend.life/comment-survivre-a-la-disparition-dun-animal-de-compagnie/